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La Cage Aux Cochons
5 mai 2012

Un futur inattendu - Chapitre 2 : Que faire ?

Le lendemain, j’espérais que tout ceci n’était qu’un rêve, mais je me trouvais bien à dormir sur le canapé, preuve qu’une partie au moins était bien arrivée. Et lorsque je vis  mon futur moi en train de préparer le café, le doute s’envola : je n’avais pas rêvé mais un second doute s’insinua un moi sur ce qu’il convenait de faire. Je me suis donc mis à réfléchir, une de ces réflexions du matin qui n’aboutit pas forcément à grand-chose… Une chose était sure, la présente situation me laissait perplexe. J’envisageai plusieurs solutions sur l’attitude à adopter :

  1. Faire une thérapie
  2. Me tirer une balle
  3. Me rendre à l’hôpital psychiatrique le plus proche
  4. Me jeter du haut d’un pont (non, déjà fait et puis cela n’a rien donné…)
  5. M’envoler pour le pays merveilleux de Candy ? (après cela, tout doit être possible finalement…)
  6. Démarrer une secte. (mais pourquoi je pense ça moi, je risque d’être le seul adhérent)
  7. M’enfuir à l’autre bout du monde et ne plus jamais revoir cet homme... euh moi… Bon ok, cela s’annonce difficile. Si je m’enfuis, il doit savoir où, puisque finalement, pour lui, je l’ai déjà fait… Ah ! c’est compliqué !

Cette réflexion fut interrompue par une question qui traversa mon esprit :

-          Est-ce que vous, tu, je…

-          Ils ne sont pas dans le bon ordre…

-          Très drôle ! Le problème du paradoxe temporel, vous, tu… Raaagh ! Bref, tu y as pensé ? réussis-je finalement à demander

-          Ah ! Tu te décides pour le tutoiement finalement ?

Le matin, ce n’est pas mon truc, je n’aime déjà pas parler alors me faire tourner en bourrique met mes nerfs à vif.

-          Et bien après tout c’est ce que vous utilisez vous-mêmes…

-          Ah ! Et là, c’est le vouvoiement…

-          Oui bon, je ne peux pas me vouvoyer moi-même, genre mégalo, ça se pose là ! répliquai-je.

-          C’est pourtant ce que tu viens de faire…

-          Mais, j’allais y venir, j’ai été bien élevé, t’es bien placé pour le savoir…

-          Ah ! Premier mot d’esprit ! m’interrompit-il.

-          … Et on m’a appris à vouvoyer les personnes plus âgées.

-          Et paf pour mon égo !

-          On s’en remettra je pense… lui répliquai-je

-          Deuxième trait d’humour, j’apprécie…

-          Et, pour le paradoxe temporel, ça donne quoi ? On risque de se désintégrer d’un moment à l’autre ou pas ? D’ailleurs, il serait plus logique que seul toi sois désintégré finalement.

-          Mais personne ne se fera désintégrer ! Dans tous les cas, si cela arrive, il sera toujours temps de prendre les mesures nécessaires, non ?

Je fus forcé de lui demander quelques précisions, ne voyant pas du tout où il voulait en venir.

-          Et bien, commença-t-il, lorsque tu auras atteint mon âge et que l’envie te prendra de faire un voyage temporel, tu n’oublieras pas ma, notre fin tragique et tu prendras, en toute logique, la décision qui te fera survivre : tu resteras bien sagement dans ton époque.

-          C’est pour cela que le voyage temporel n’a aucun sens, rétorquai-je. Comment tu peux à la fois être venu et moi ne pas faire le même trajet que toi…

-          Attends une minute… Dans cette époque, le voyage temporel est scientifiquement une hérésie, reléguée au stade de la science fiction. Tu peux constater par toi-même que c’est pourtant une réalité. Tu ne penses donc pas que le problème du paradoxe temporel entre dans la même catégorie de choses incomprises pour le moment car nous dépassant complètement…

-          Si, admettons…

-          Mets-y un peu plus de conviction la prochaine fois. Enfin bon, où est-ce que tu ranges le sucre déjà ?

Tiens, dans le futur je mettrai du sucre dans mon café !? Certaines choses changent apparemment. S’il n’y avait que ce genre de détail, encore, cela ne me ferait pas tant flippé, mais cet homme semblait si éloigné de ma propre personne que cela me donnait la chair de poule : comment peut-on changer à ce point ?! Je me demandai si j’avais une corde dans mon appartement, sans toutefois décider lequel de nous deux il fallait que je pende. Je me dis alors qu’il sera toujours temps de se décider après avoir été au travail.

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