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La Cage Aux Cochons
4 juin 2012

Quand les cochons sortent - 2

Fou... Oui, il m'apparaît clairement aujourd'hui que je suis devenu fou il y a 7 mois. Comment ? Pourquoi ? J'imagine que, je le suis devenu petit à petit, insidieusement... Ou bien était-ce un drame qui m'est advenu ? Ou bien ce ou ces drame(s) sont arrivé(s) depuis que je suis fou ? Le plus simple, je crois est de lire le portrait brossé par police ... Tiens ?! Pourquoi dit-on "brosser" un portrait et que l'on parle aussi de "dépeindre" quelqu'un ? Cela a un rapport avec la peinture ou avec la coiffure ? Bon, mettons fin à cette digression fort peu à propos... Voyez plutôt, si je ne m'abuse, la description de moi faite par les gendarmes il y a près d'un an :

"Gustave G., âgé de 30 ans, a fait irruption dans ce commissariat, en ce jour du 4 Juin 2011, à la recherche de café et de jolies filles aux regards tristes. Le jeune homme, affublé d'un chapeau de couleur rouge, d'une salopette en jean et d'un pull rayé bleu et blanc, a alors scruté, avec insistance, l'ensemble des visages présents dans le commissariat, surtout ceux dont les propriétaires étaient de sexe féminin, pour finalement arrêter son regard sur la machine à café. Il s'est alors avancé vers elle, a introduit une pièce dans la fente, a patienté quelques instants, puis est parti, son café à la main. Lorsque l'on a demandé à l'intéressé ce qui avait justifié son geste, il a répondu : "Je voulais juste un café." [...]"

Je ne me souviens plus très bien de la suite du rapport, mais je me souviens que jusque là, il disait à peu près la vérité : le seul désir qui m'animait ce jour-là était l'envie d'un café. Comme on s'en doute, j'ai été profondément déçu par la qualité du breuvage offert par un appareil dont les habituelles fréquentations sont si peu recommandables. Peut-être m'en suis-je pris un peu violemment à la machine qui avait osé, sans rougir, me proposer un tel ersatz de café. Peut-être n'était-ce pas la meilleure idée que de montrer des signes de véhémence au sein d'un commissariat de police. Peut-être, après tout, étais-je déjà fou à cette période, mais je ne le pense pas, je savais précisément ce que je voulais à cette période. C'est peut-être, d'ailleurs, ce qui m'a fait défaut depuis.

Tout cela pour dire qu'à cette époque j'étais encore sain d'esprit, il me semble. Il n'y a guère que ce petit épisode malencontreux à la gendarmerie qui pouvait donner quelque alerte sur la triste condition de ma santé mentale. Peut-être qu'après tout, le processus de ma dégénérescence était déjà enclenché. C'est vrai que cette journée du 4 Juin 2011 n'avait pas été la plus heureuse de ma vie. En effet, je venais de recevoir l'un des textos le plus triste de toute mon existence... tout au moins de ma carrière professionnelle :

"Gustave G., vous avez l'immense honneur d'avoir été choisi pour nous quitter.

Veuillez ne pas revenir demain, vous êtes renvoyé.

Cordialement,

Société B.

PS: Prière de nous renvoyer vos vêtements de travail (les frais d'envoi sont à votre charge)."

Tel est le contenu du message que j'avais reçu ce jour-là, du moins tel que je m'en souviens à présent.

Je détestais pourtant cet emploi, tant et si bien que je n'avais jamais véritablement compris ce que l'on attendait de moi. J'aurai donc dû accueillir cette nouvelle avec joie, mais les formes employées pour mon licenciement m'avaient quelque peu meurtries. Et puis, c'était là-bas que j'avais l'habitude de prendre mon café : où allais-je le prendre désormais ? C'est cette question qui m'a amené à me rendre au poste de police, en ce jour du 4 Juin 2011, et c'est également pour trouver la réponse à cette question que je me suis retrouvé, par la suite, à fréquenter la gare où je me trouve aujourd'hui.

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