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La Cage Aux Cochons
8 juin 2012

Quand les cochons sortent - 3

Enfin « fréquenter » c’est peu dire. Disons qu’avant j’y allais beaucoup. Maintenant, un peu moins. Heu… non c’est l’inverse. Bref. Sinon je reste chez moi, je regarde mon plafond tout blanc ou bien les petits lapins bleus qui courent en bas dans la rue (au début je croyais que c’était des schtroumfs, et puis j’ai ris sous cape, hihi Gustave, voyons ça n’existe pas, hihi, mais ça c’était avant que je devienne fou bien sur) depuis ils ont disparus, les pauvres avec le froid ils ont du migrer, oui, oui.

Donc aujourd’hui je regarde les trains partir (je l’ai déjà dit ?) et puis je rentre chez moi. Et là, devinez ce que je fais ? je vous le donne en mille, suspens, suspens… je regarde mon plafond tout blanc, je me masturbe et  je reregarde mon plafond. Je m’allume une cigarette, en pensant au cancer des poumons, et regarde mon plafond tout blanc qui vire au bleu, à cause de la fumée de cigarette (pas des lapins, quoique, on ne sait jamais, si ça se trouve ils ont émigrés sous mon lit, depuis que je suis fou tout est possible).

Et là, je me dis : Gustave, fais quelque chose. Fais quelque chose, soit actif ! je le dis fermement à moi, Gustave, et ça m’impressionne, parce que je fais très bien l’homme ferme et déterminé, si bien, que je me fais un peu peur quand même. Et je décide d’écrire, pour clarifier tout ça et pour laisser une trace aux hommes du futur. Je m’assoies à une table. Tout un cérémonial, mon petit crayon préféré, une feuille de papier vierge. Et hop ! c’est parti Folie créatrice, laisse moi pénétrer les fosses abyssales du délire lyrique, laisse moi gouter aux joies insoupçonnées de la création et de la perdition mentale, tente moi par toutes les perversités, que je m’abandonne, et que l’on me retrouve dans 10 ans, pendu à un lampadaire dans Paris, au petit matin, rongé par la névrose du génie incompris et insatisfait, je me dis, histoire de me mettre en bouche. Et je décide d’écrire :

« Moi, Gustave, 37 ans, il y a 7 mois, je suis devenu fou »

Je me relis, par précaution, prudence est forme de sagesse comme disait un vieux Chinois, et bien, non, ça ne sonne pas. Il faut que j’organise tout ça, là c’est le bordel. A quel moment le grand souffle magnifique, enchanteresque, et bucolique de la vie a foutu le camp ? A quel moment tous ces admirables enchainements de moments futiles ont disparus, ces moments qui font que l’on se lève et que l’on se dit que la vie est belle et déroutante mais ha haha ! on rit car on est heureux d’être là, et de regarder ces choses et ou l’on se dit ha haha ! car on rit toujours, que toutes ces choses qui nous semblent familières, car elles le sont, familières, sont là dans un but évident et unique de nous rendre heureux de la félicité de la vie oui, je me demande à quel moment tous ces instants se sont mélangés les pieds et se sont pétés la gueule par terre ? Pour me laisser ici, avec un gout de néant, d’inquiétude et de folie dans la bouche ? A quel moment ?

Je penche la tête, pas vraiment par désespoir en fait, c’est juste pour ajouter un petit côté dramatique et théâtral à ces questionnements, pour physiquement les rendre vivant, bien que je sois seul dans la pièce (oui regardez moi les petits lapins bleus), et en penchant la tête je découvre que ma feuille n’est plus blanche, elle est jonchée des cendres de ma cigarette.

Je crois que c’est à cet instant que m’est venue une grande idée, qui allait révolutionner mon existence. Du moins, je l’ai cru.

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