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La Cage Aux Cochons
2 juillet 2012

Quand les cochons sortent - 7

Ah ! Qu'est-ce qu'on est bien le matin lorsque l'on se réveille naturellement, sans la sonnerie hurlante d'un réveil et qu'il est bon de demeurer allonger les yeux fermés quand on sait n'avoir rien à faire de la journée... Tiens ! Mais où suis-je d'ailleurs, je me le demande les yeux toujours clos mais la curiosité éveillée par une odeur différente de chez moi. J'avoue ne pas me souvenir de grand chose, je suis dans l'état normal du matin où la mémoire ne semble pas encore branchée au cerveau. Enfin, je dis état normal parce qu'il est habituel pour moi, mais j'ai des doutes sur sa réelle normalité, si cela se trouve, il n'y a que moi, Gustave le fou, qui connaît ce sentiment d'incertitude matinale ou chaque souvenir se dispute entre le rêve et la réalité. Bref, j'essaie de me remémorer les évènements, mais un seul visage semble se trouver dans ma mémoire. Mais à qui donc appartient ce joli sourire ? Je plisse le front parce que je me dis que cela peut m'aider à trouver et là : Violette ! Ah oui, cela me revient. Je suis chez elle, j'étais en train de lui parler. Mais qu'est-ce qui s'est passée ?

Arrrrghh !!! mais c'est quoi ce truc tout trempé que je sens sur mon torse ? Je tate à l'aveugle, feignant que je suis d'ouvrir les yeux. Et là, je découvre que mon pull rayé bleu et blanc est tout trempé. Oh non ! Je pense tout de suite avoir vomi sur ma propre personne, mon esprit doit être paranoïaque (encore un autre trouble !). J'ouvre donc l'oeil gauche à moitié pour voir le désastre, ayant toujours essayé de conserver à l'oeil droit toute son innocence. Mais finalement, je découvre avec joie que ce je suis seulement recouvert d'eau. Mon cerveau se demande pourquoi tandis que mon oeil gauche découvre la réponse : Violette est au-dessus de moi, un seau dans la main. Mon cerveau, cette fois, ne tarde pas à faire le rappochement mais il se demande pourquoi nous nous trouvons tout deux dans cette situation. Tiens, me dis-je, il n'y a plus de papillons, peut-être est-ce sa méthode à elle pour les faire fuire ? Dommage, j'aime bien les papillons blancs, moi, ils sont beaucoup plus sympathiques que les verts.

Je ne sais pas si c'est l'air légèrement affolé de Violette ou si la vérité se cache parmi les mystères de mes connexions synaptiques mais j'ai compris d'un coup ce qui s'était passé. Je crois tout simplement que j'ai oublié de prendre ma respiration pendant que je parlais. Il faut dire que je n'ai pas l'habitude de parler autant, et là, je me suis mis à tout déballer, d'un coup d'un seul, qui j'étais. Il n'y avait pourtant pas tant à dire mais je n'ai jamais été doué pour la concision. Il semblerait que je ne suis pas non plus très doué en apnée, je ne pense pas avoir un jour approché le record du monde, encore que je ne sache pas de combien il est, mais sans doute n'est-ce pas très intéressant.

"- Tu vas bien ?" me demande-t-elle alors. L'inquiétude dans sa voix me fait étrangement plaisir. Je ne suis pas sadique pourtant ? Oh et puis après tout, je ne suis pas à un travers près...

Oui oui, je lui réponds que cela va mieux mais que je suis un peu tout embrouillé, que je n'ai pas très bien compris ce qui c'était passé. Elle m'explique que je me suis écroulé d'un coup, évanoui et qu'elle se demandait ce que j'avais, elle me dit qu'elle m'a donné quelques gifles et s'en excuse bien vite lorsqu'instinctivement je porte la main à mes joues. Elle m'assure qu'elle n'a pas frappé fort et qu'elle voulait bien faire, qu'elle a eu peur et qu'elle ne comprenait pas ce qui m'arrivait.

Je me demande s'il vaut mieux que je lui taise ou non la réalité sur ce qui m'est advenu. En même temps, je ne sais pas vraiment quoi inventer. L'imagination ne doit pas être mon fort, il semblerait que je sois le plus pragmatique de tous les fous : quelle plaie, je vous jure ! Pendant ma réflexion, machinalement, je frotte de ma main ma joue pourtant aucunement douloureuse, ce qui la rend encore plus mal à l'aise. M'en rendant compte in-extremis, je décide de tenter de me relever. Elle s'approche de moi pour m'aider, je me relève en me servant de son avant-bras qu'elle me tend à cet effet. Et en un bref instant me voici debout, juste devant elle. Peut-être est-ce à cause de l'eau dégoulinant sur mon visage ou dans mes yeux, ou peut-être est-ce à cause de ma tête qui tourne comme le sommet d'un mât sur un navire, mais  j'ai l'impression que tout son être est baigné d'une aura magnifique. Mon regard se met alors à naviguer sur la surface de son visage et finit par plonger dans son regard, m'inondant des sentiments les plus variés. Et alors que mon cerveau semble prisonnier de la glace, que mon coeur se noie sous des émotions inconnues, mes lèvres se mettent à voguer vers les siennes et nous nous embrassons.

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