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La Cage Aux Cochons
25 septembre 2012

Quand les cochons sortent - 18

Bon Gustave, me dis-je en tapant des doigts sur la bibliothèque, l'un après l'autre, pour montrer que je suis énervé mais que pourtant je garde le sens du rythme. Bon Gustave, comment dire que tu t'es méchamment planté ? Et bien ça y est je pense que tu l'as dit, mais cela ne suffit pas. Je tape des doigts sur la table de plus en plus fort, quitte à me faire mal aux doigts mais cela ne suffit toujours pas. Quelque part dans un salon, je repense aux évènements qui se sont produits.

Tout d'abord, j'ai essayé de courir après Violette, bien entendu, mais on ne peut pas dire que je tenais une forme olympique. Je ne sais plus vraiment à quel moment j'ai trébuché. Je crois que c'était juste après avoir vu des papillons blancs (à moins que ce ne soit juste avant), en tout cas c'était peu de temps après le point de départ.

Les paroles de mon pépé font échos en moi. Il disait que lors des plus grands moments de sa vie, il était en état d'alcoolémie.

"- Les meilleures choses arrivent toujours dans ces moments-là, me disait-il.

J'avais eu des difficultés à le croire, jusqu'à ce je rencontre Violette. Je me rends compte aujourd'hui qu'il avait tort... ou du moins que je ne suis sans doute pas aussi intelligent que lui : pour moi, cela ne marche pas toujours. D'autant plus avec ce qui s'est passé ensuite. Déjà, Violette qui s'enfuit à cause de mes maladresses alcooliques, on ne peut pas vraiment parlé de réussite. Mais ensuite, ensuite... c'est également digne de regret.

Après avoir trébuché, la fille mystérieuse du bar s'est trouvée au-dessus de moi, elle m'a aidé à me relever et nos lèvres se sont de nouveau touchées. Je ne saurai dire si c'était encore une maladresse, une envie particulière de sa part ou un geste de dépit de la mienne. Je dois avouer avoir penser à Violette pendant que nos lèvres s'entrechoquèrent. J'ai pensé à la manière dont j'avais envie de l'embrasser, avec fougue, pour lui montrer qu'elle comptait pour moi, mais fatalement, une inconnue a profité de cette fougue.

L'inconnue a fini par avoir un prénom :

"- Eve... Je m'appelle Eve. Est-ce toi ?" me demanda-t-elle, le regard plein d'espoir.

Je lui ai dit que tout dépendait qui elle voulait que je sois, j'étais capable d'être tellement de personne que je ne pouvais moi-même en faire le compte.

"- Est-ce toi mon Adam ?"

Je ne crois pas qu'il fait partie de mes personnalités, même en cherchant bien. Je ne sais pas si je lui ai dit ou si elle l'a deviné toute seule, à ma manière de réfléchir.

"- Ce n'est pas grave, je m'en contenterai," me dit-elle.

Mais je n'avais pas envie que quelqu'un se contente de ce que je ne suis pas. De quoi j'avais envie ? Je ne le savais pas, ce n'est qu'une fois chez elle que je m'en rendis compte. Je partis donc, sans doute sans lui dire au revoir, cela devenait une habitude et une femme de plus de déçue par mon comportement.

Moi qui m'étais préparé à montrer mes charmes à Violette, j'avais réussi à charmer beaucoup de monde ce soir-là. Sans doute m'étais-je un peu trop préparé. Après avoir quitté Eve, je me suis retrouvé dans un autre bar. C'était un bar mexicain, mais je ne me souviens pas d'avoir marché aussi loin. J'ai pris un autre verre, pour réfléchir posément à tout cela. Mais je ne devais pas être assez allongé sur mon siège, ou peut-être l'étais-je trop, en tout cas il s'avéra que je réussis à attirer l'attention d'un groupe de trois jeunes femmes : Michèle, Germaine et Eric. A bien y réfléchir, je crois que Germaine était un homme... enfin bref, là encore j'ai atterri chez eux. La soirée a fini par être bizarre. Peut-être (sans doute) est-ce moi qui ai commencé à me déshabiller. En tout cas, le fait est que, dans cet appartement, j'ai perdu mes vêtements (sauf mon chapeau) et sans doute un peu plus, ne serait-ce qu'un peu de ma dignité, "dignidad" comme ils disaient dans le bar mexicain (me serai-je déshabillé dans le bar ?).

Je me souviens qu'ensuite, nu dans la rue après avoir quitté l'appartement où les choses étaient devenues plus qu'étranges, j'ai rencontré une autre jeune femme, sans doute impressionnée par mon charisme et ma décontraction. Elle m'a raccompagné chez elle. Je me souviens m'être dit alors que je reconnaissais cet appartement.

La jeune femme me conduisit dans la salle de bain. Clélia, c'était son prénom, me fit prendre une douche.

" - Cela te fera du bien tu verras."

Elle avait la voix douce de quelqu'un d'attentionné, je me laissai faire, en confiance. Je n'arrive pas à me souvenir si elle était avec moi sous la douche, mais je me souviens qu'en sortant, elle avait raison, j'avais les idées plus claires. Alors qu'elle était partie me chercher quelques vêtements pour compléter mon costume d'Adam (elle était apparemment gênée par ma décontraction), je déambulai dans son salon. Ce n'est qu'en m'approchant de la bibliothèque que je compris où j'étais. Une photo se trouvait au milieu des livres. Clélia était au centre de cette photo, mais elle n'était pas seule. Un visage familier était à sa gauche : celui d'Eve. Je me souvins alors que celle-ci m'avait dit avoir une collocataire. J'étais chez elles et de retour dans cet appartement que je venais de quitter seulement quelques heures auparavant. Le hasard provoque de ces coïncidences... Mais je ne m'attardai pas longuement sur cette pensée car déjà mon regard était attiré par la personne à droite de Clélia. Ce visage aussi je le connaissais bien. Ce doux visage irradiait du grand sourire qui m'avait charmé. Violette !

Quelque part dans un salon, je repense aux évènements qui se sont produits. Je comprends maintenant pourquoi Violette était venue dans ce bar : elle avait rendez-vous avec ses amies, Eve et Clélia, elle m'avait vu embrassé Eve et était parti. La reverrai-je un jour ?

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