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La Cage Aux Cochons
5 septembre 2012

Quand les cochons sortent - 11

   Je me suis réveillée à l’aube, enfin je ne sais pas si c’est l’aube ou pas, aucune lumière ne filtre par les stores. Je suis fatiguée mais je ne veux pas dormir, je suis très agitée quand je dors. Je ne comprends pas mes rêves, ils me font peurs. Avant pour moi tout était pareil, mes rêves ou la réalité. Alors je me rendormais, cela n’avait pas d’importance. Aujourd’hui je vois, non, je sens cette situation sous un angle différent. Tu n’es pas dans mes rêves mais tu es dans ma réalité. Et dans cette évidence j’y trouve un sens.  Il y a des gens comme ça qui traversent votre vie et qui en sortent de manière inaperçue pfiout ! ils rentrent pfiout ! ils sortent et c’est tout, on les oublie… Et il y en a d’autres… Gustave… ils rentrent… et même après être partis, sans que l’on s’en rende compte, et bien non, rien à faire, ils sont toujours là, on a même l’impression qu’ils seront là pour toujours … Gustave… tu as l’air si paisible à mes côtés, tu respires tranquillement. Un frisson me parcourt le dos. Je pense que peut être je suis heureuse. J’aimerai te réveiller pour partager ce genre de choses avec toi, mais je n’ose pas te déranger. A quoi penses-tu ? Je ne te demande rien, je pense que je ne veux pas te voir triste.

   Je me lève, j’ai un peu mal à la tête. Il fait froid à présent. J’ai envie d’une cigarette. Je fume rarement mais ça m’arrive, parfois, quand j’en ai envie. Il n’y a pas réellement d’occasion, comme certains, non, juste qu’en j’en ai envie. Sans un bruit, je me lève pour ne pas te réveiller, Gustave, je sors et vais dans mon salon. Je m’asseye. J’ai froid. Je tremble un peu. Je regarde par la fenêtre. J’ai l’impression de voir cette ville pour la première fois. Je vois cette ville que je ne connais pas s’éveiller, je vois des gens vivre, évoluer dans cet espace qui m’est inconnu. Je les discerne mal. Je me sens à la dérive. Je ne me situe plus dans cette mascarade. Tout semble tellement plus simple avec toi. Je tremble un peu moins. Ma cigarette me fait du bien. J’essaie de penser à mon passé pour resituer le présent mais rien ne me vient à l’esprit. Le temps ne se stabilisera jamais et continuera sa lente et inévitable destruction, je me dis. Un homme ivre trébuche, une bicyclette passe. J’écrase ma cigarette et me lève.

Quand je reviens un rayon de soleil à réussi à pénétrer ma chambre. Il te caresse le visage. Tu ouvres les yeux. A quoi penses-tu ? Rien me répond tu doucement.

Je pense que tu as de la chance car moi, je pense à toi. Je me recouche près de ton corps encore tiède de sommeil. Je suis fatiguée. Je ne veux pas dormir. Ou es tu ? Loin.

Je pense que plus rien n’arrêtera la course de mes sentiments envers toi.

Je pense que peut-être je me trompe.

Je pense que j’ai mal à la tête.

Je pense que j’ai envie de te faire l’amour.

Je pense que pour la première fois je me sens seule.

Je pense que peut-être je suis heureuse.

Quand je te regarde, ton visage s’efface. Ou es-tu Gustave ? De grosses larmes chaudes coulent le long de mes joues. Je crois que c’est la première fois que je pleure depuis ton départ. Je me lève, encore une fois, prends mon sac et me dirige vers la porte d’entrée. C’est décidé Gustave, ou que tu sois je pars à ta recherche.

Je prends bien soin de fermer la porte derrière moi.

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